Origine du nom

En vietnamien, Võ signifie l’art martial. On le retrouve dans les deux termes : Vovinam qui signifie art martial vietnamien et Viet Vo Dao qui signifie la voie (Đạo) de l’art martial vietnamien (ou du peuple vietnamien). Cette apposition de deux noms quasi synonymes peut paraître incongrue mais il existe une explication assez simple. Jusqu’en 1963, on ne parlait que de Vovinam jusqu’à ce que le conseil des maîtres décide de modifier le nom de Vovinam en donnant plus d’importance à la voie philosophique. Ils changèrent le nom pour Viet Vo Dao mais en hommage au maître fondateur, ils décidèrent de conserver également le nom d’origine. Depuis, partout dans le monde (excepté dans quelques rares pays européens), les deux termes sont indissociables.

En France, le terme Việt Võ Đạo est parfois utilisé de façon erronée par quelques écoles de Võ Cổ Truyền ou pour définir les arts martiaux vietnamiens en général, ce qui est à l’origine de fréquentes confusions.

En théorie, le terme ne devrait être lié qu’au seul style Vovinam. En 1973, lors de la première tentative de création d’une fédération française regroupant les arts martiaux vietnamiens, le Maître Patriarche du Vovinam, Lê Sáng, autorisa les fondateurs à regrouper les différents styles sous le nom générique de Việt Võ Đạo. Depuis, ce terme continue à être utilisé en France pour désigner les styles vietnamiens, malgré l’appel du 8 septembre 1998 du maître Lê Sáng de ne plus dissocier le terme Việt Võ Đạo qui appartient au Vovinam1.

Naissance du Vovinam Viet Vo Dao

On estime que le Vovinam Viet Vo Dao est né officiellement en 1945 à Hà Nội. cố võ sư sáng tổ Nguyễn Lộc alors âgé de 33 ans, fait une démonstration et présente le résultat de ses longues années de travail consacrées à codifier et organiser un nouvel art martial censé réunir toutes les techniques d’arts martiaux présentes au Vietnam. D’après ce que l’on sait, il décida assez jeune de partir voyager à travers le pays pour aller à la rencontre de tous les maîtres d’arts martiaux mais aussi de lutte et de boxe afin de s’en inspirer pour créer son propre art martial qui serait une sorte de synthèse de toutes les techniques de combats enseignées au Vietnam depuis l’aube des temps. À l’âge de 26 ans, il commence à enseigner le résultat de cette synthèse à ses premiers élèves dont celui qui deviendra son plus proche disciple et ami, Lê Sáng, à qui il transmettra ses connaissances. Il, décède en 1960, à l’âge de 48 ans, désignant Lê Sáng comme son successeur.

L’après Nguyên Lôc

En 1960, avant de s’éteindre à Sài Gòn, cố võ sư sáng tổ Nguyên Lộc, désigne son élève et ami, le maître Lê Sáng comme son successeur. À cette époque, Ngô Đình Diệm qui dirige le pays d’une main de fer, interdit la pratique des arts martiaux sur le territoire vietnamien. Jusqu’en 1964 c’est donc surtout le maître Trần Huy Phong (1938-1997) qui se charge du développement du vovinam en formant dans la clandestinité un grand nombre de maîtres et en continuant à réformer l’enseignement du vovinam (il est par exemple à l’origine du système de grade actuellement utilisé partout dans le monde). En 1964, après la levée de l’interdiction de pratiquer les arts martiaux, Maître Lê Sáng est élu Maître Patriarche, conformément aux derniers souhaits du Maître Fondateur. Il nomme alors maître Trần Huy Phong directeur technique. Ensemble, ils développent fortement le vovinam qui sera même un temps enseigné aux agents de la police de Saïgon.

Le 27 mai 1975, à la fin de la guerre du Vietnam, les deux hommes sont emprisonnés pour des raisons politiques et le vovinam est de nouveau interdit. C’est le début de la diaspora vietnamienne et par voie de conséquence de l’accélération du développement du vovinam à travers le monde alors qu’au Vietnam il n’est plus enseigné que dans la clandestinité. Ce n’est qu’en 1978 qu’il sera de nouveau autorisé. Maître Trần Huy Phong, incarcéré en camp de « rééducation », sera libéré 5 ans plus tard en 1980. Le maître Lê Sáng lui remet alors le titre de troisième Maître Successeur de l’école de Vovinam Viêt Võ Đao. Il porte alors la ceinture blanche et rayée du Maître Patriarche jusqu’à ce qu’en 1988, Maître Lê Sáng soit libéré après 13 années de détention et reprenne sa place au sein du conseil des Maîtres…lire la suite (source Wikipédia).